Pornokratès ou La Femme au cochon

Pornokratès ou La Femme au cochon

Gouache et aquarelle rehaussée de pastel sur papier.

Une femme de profil, au port altier, seulement vêtue de bas noirs ornés d'une rangée verticales de fleurs roses et rouges, retenus par des jarretières bleues, de longs gants noirs, de bracelets dorés, d'une large ceinture dorée avec un gros noeud bleu, d'un collier bleu, de boucles d'oreilles bleues, d'un chapeau noir à plumes, de deux roses blanches dans les cheveux et d'un bandeau en voile blanc sur les yeux, se dirige vers la gauche, tenant en laisse un cochon. Trois angelots aux poses lascives voltigent devant elle, sur fond de ciel clair. Sous les pieds de la femme, une frise représente par des angelots l'allégorie de la sculpture, de la musique, de la poésie et de la peinture. En-dessous de ce registre, s'étend une frise décorative avec le mot "PORNOKRATES"écrit en caractères grecs.

Dimensions : 75 x 48 cm.

Notes : "Grande, les cheveux ardents... narguant les pudibonderies et les peurs bourgeoises des peintres institutaires dont l'imbécillité tond les féminines toisons; vêtue seulement de ses bras et de ses grands gants à vingt boutons, dont les noirs font vibrer les blancheurs de son héroïque nudité, elle apparaît debout, sur la frise où pleurent les génies des arts, comme la statue de la Perversité." Eugène Demolder, La Plume, juin 1896, n° 172. "(...) Ma Pornocratie est faite. Ce dessin me ravit. Je voudrais te faire voir cette belle fille nue chaussée, gantée et coiffée de noir, soie, peau et velours, et, les yeux bandés, se promenant sur une frise de marbre, conduite par un cochon à "queue d'or"à travers un ciel bleu. Trois amours - les amours anciens- disparaissent en pleurant (...) J'ai fait cela en quatre jours dans un salon satin bleu, dans un appartement surchauffé, plein d'odeurs, où l'opopanax et le cyclamen me donnaient une petite fièvre salutaire à la production et même à la reproduction". (Lettre à H. Liesse, janvier 1879). Oeuvre majeure, "Pornokratès" fit pourtant scandale à l'exposition du Cercle des XX de 1886, comme "La tentation de Saint-Antoine" avait soulevé les protestations en 1884. Ce tollé général ne faisait que confirmer les dires d'Edmond Picard (qui possédait les deux oeuvres) : "Hélas! excellent ami, il faut vous résigner : pour le vulgum pecus, inhabile à démêler votre art puissant et cruel, vous risquez fort de n'être jamais qu'un pornographe (...) Comment espérer qu'en la foule pénétrera jamais l'art compliqué, mélange de réalité et de vision, qui fait de vous un des plus grands artistes de ce siècle, sans antécédent certes, et probablement sans successeur? (...) Cet art grandiose, où l'être féminin qui domine notre temps, si prodigieusement différent de ses ancêtres, se manifeste en des types que l'âme aiguë d'un grand artiste est seule capable de réaliser, échappe aux regards ordinaires (...) (Cité par Camille Lemonnier, "Félicien Rops", 1908, p. 168). Rops et la modernité, notice 54, p. 83


Institution

Musée Félicien Rops
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Collection

Dessins et gravures : Rops
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Type de ressource
image fixe
Date de création
1878
Auteurs, contributeurs et éditeurs
Rops, Félicien. Auteur
Communauté française de Belgique. Propriétaire
Thèmes
Beaux-Arts, Peinture, Gouache, Aquarelle, Pastel, Papier, Femme, Amoralité, Scandale, Oeuvre clé, Personne célèbre, Allégorie, Sexualité, Plume, Animal, Couvre-chef, Sous-vêtement, Groupe des XX, Trésors classés FWB
Lieux
Namur
Identifiant de l'objet
MAR-ROPS-APC193

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