Modèle de fourneau

Le sommet du fourneau, où s'ouvrent les deux trous ronds destinés à recevoir les marmites, est orné de deux grands poissons (écailles, yeux et deux nageoires bien visibles) et de deux petits oiseaux aux longues plumes. Le décor des quatre faces hautement symbolique. Y sont figurées les quatre directions de l'espace auxquelles le système des correspondances, fixé à cette époque, associe à la fois une saison, une couleur, un élément, un organe, une émotion et bien d'autres choses encore. Le Dragon vert, symbole de l'est et du printemps, est ici aux prises avec un personnage ailé, un Immortel qui semble armé; le Tigre blanc de l'ouest (automne) est lui aussi opposé à un personnage ailé, armé et gesticulant. Sur un petit côté, on trouve l'Oiseau rouge, symbole du sud et de l'été, ailes battantes et longue queue déployée. Enfin, à l'avant du fourneau, de part et d'autre du trou en ogive par lequel on enfourne le bois de chauffe, est dédoublée l'image du Guerrier noir. Ce curieux motif, le dernier des quatre à s'être fixé dans l'iconographie traditionnelle, est formé de deux animaux enlacés, toujours associés à l'hiver et au froid : la tortue et le serpent.

Sur un fourneau, instrument indispensable à la cuisson (et donc à la transformation) des aliments, on peut aussi comprendre ce décor comme l'illustration des transformations successives des principes yin et yang dans l'univers : l'équinoxe de printemps est le moment où les deux forces s'équilibrent. Au solstice d'été, le yang est victorieux mais le yin le rattrape à l'équinoxe d'automne. Enfin, le solstice d'hiver consacre la victoire du yin et le cycle est pêt à recommencer.

Dimensions : Hauteur en cm : 17 ; Largeur : 24 ; Longueur : 38.

Matériaux et techniques : plaques en terre cuite grise, moulées et assemblées.

Usage : Objet symbolique faisant partie du mobilier funéraire.