Déploration

Déploration

à la fin du Moyen âge, les ateliers de la région du Bas-Rhin déploient une intense activité dans le domaine de la sculpture. Dans les villes de Kalkar et de Xanten, de grands retables d’autels y témoignent encore de la virtuosité technique et de l’imagination fertile des sculpteurs qui firent la réputation de ces centres de production. Ainsi, on trouve à Kalkar et à Zwolle les œuvres de l’un des artistes les plus importants, maître Arnt, dont l’activité est attestée à partir des années 1460. Aujourd’hui encore, on peut admirer dans l’église Saint-Nicolas de Kalkar le retable de saint Georges, réalisé vers 1480 ou celui du maître-autel daté vers 1488-1492. L’influence de cet artiste sur les autres sculpteurs de son temps fut considérable : ses œuvres témoignent d’une familiarité avec les œuvres de Rogier van der Weyden, notamment par l’intensité dramatique de la représentation, servie par des compositions efficaces et une puissante plastique. La scène de la Déploration du Musée de Louvain-la-Neuve provient très vraisemblablement de l’un de ces nombreux retables illustrant la Passion du Christ. Comme dans les retables brabançons, des volets peints venaient sans doute compléter le cycle des scènes sculptées et polychromées, logées dans la caisse en bois. Le style et les dimensions d’un autre fragment de retable, conservé en Angleterre à la cathédrale de Birmingham et représentant Jésus au Jardin de Gethsémani, laissent penser que tous deux pourraient avoir appartenu au même ensemble. Les compositions des figures disposées dans l’espace de la narration, tout comme les plis des vêtements, sont scandés par de puissants zigzags, mais cette organisation dynamique est contrebalancée par des attitudes posées d’une gestuelle presque suave. Par exemple, on remarquera la délicatesse des gestes de Joseph d’Arimathie qui ôte la couronne d’épines de la tête de Jésus ou encore la posture de Marie soutenant le corps mort de son fils. Les physionomies et le traitement spécifique des cheveux constituent des traits particuliers du style de maître Arnt. Ainsi, les nez sont petits, minces et pointus, les yeux étroits sont en amande, les lèvres sont minces et serrées, les cheveux sont organisés en mèches épaisses qui se déploient en puissants méandres dont l’amplitude se réduit au-delà du volume crânien, jusqu’à former des « C » fortement cambrés, puis l’onde se poursuit en decrescendo. Parmi les nombreux fragments de retables démembrés dispersés dans les collections du monde entier, il est assez rare d’en retrouver qui proviennent d’un même retable. Dimensions : 41,5 x 30,5 x 12 cm Matériaux et techniques : Chêne polychromé


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