Croix de cimetière

Croix de cimetière

Cette croix a rejoint les collections anciennes de l’Université en 1910 suite au don de Guillaume Govaerts, architecte de la ville de Saint-Trond et diplômé de l’UCL en 1898. Un inventaire manuscrit de l’ancien Musée d’archéologie chrétienne organisé dans les Halles de Leuven parle d’une « sculpture grossière ». L’évolution du regard sur l’art populaire invite au contraire à admirer dans cette œuvre un exemple particulièrement touchant. Mais comme toutes les pièces anciennes d’art populaire, elle expose le chercheur à des questions insolubles de datation. Le fait que la croix soit décorée sur les deux faces pourrait laisser penser qu’il s’agissait à l’origine d’une croix de carrefour mais elle provient d’un cimetière dans le Limbourg. Le matériau choisi a une dimension symbolique importante : la pierre (plutôt que le bois ou le fer) renforce la monumentalité de la croix et en souligne la pérennité. Il s’agit de la pierre calcaire de la Meuse, qui était utilisée du pays de Liège jusqu’au Limbourg néerlandais. La dureté du matériau complique la tâche du sculpteur et encourage indirectement la maladresse savoureuse de la stylisation. L’élément le plus caractéristique à noter est la présence, aux extrémités de la croix, du tétramorphe (symboles des évangélistes) au sein de médaillons. On retrouve ici l’écho d’un modèle savant courant dans les croix de calvaire gothiques et renaissance. La sensibilité populaire conduit pourtant à une véritable réinterprétation du modèle. La rupture dans les proportions aboutit apparemment à une solution absurde : les tétramorphes sont presque aussi grands que le Christ tandis que les bras de celui-ci, trop à l’étroit, sont contraints de déborder sur les médaillons. Cette anomalie cocasse résulte pourtant d’un véritable choix plastique, typique de l’art populaire : l’artiste anonyme a manifestement voulu souligner la puissance ornementale des médaillons en les hypertrophiant. Ces derniers constituent un cadre contraignant auquel les tétramorphes sont priés de se soumettre : le lion de saint Marc et le taureau de saint Luc sont comme « pressés », enroulés sur eux-mêmes, les yeux exorbités. L’autre face présente un lion, peut-être inspiré d’un modèle héraldique. La représentation populaire du Christ en croix avec sa couronne d’épines, ses côtes et son périzonium stylisés, peut être comparée à des croix datées du xvie siècle. Il n’est pas exclu que l’œuvre du musée puisse remonter à une époque aussi lointaine mais l’esprit populaire se rit des normes chronologiques. Dimensions : 39 x 42 x 12 cm Matériaux et techniques : Calcaire. Pays-Bas méridionaux


Croix de cimetière

Institution

Musée L
» Présentation  »  Ressources

Collection

Collections permanentes
» Présentation  » Ressources
Type de ressource
Objet physique
Date de création
XVIe siècle
Auteurs, contributeurs et éditeurs
Govaerts, Guillaume. Donation
Thèmes
Art religieux, Croix, Sculpture, Calcaire, Christianisme, Religion, Monument funéraire, Ornement à forme végétale, Animal, Animal fantastique, Symbole, Jésus-Christ, Crucifixion
Lieux
Pays-Bas, Pays-Bas méridionaux
Identifiant de l'objet
MAR-LLN-Cr5

Aidez-nous à décrire ce document !