Statue

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Chez les Baoulés, le monde est peuplé de puissances invisibles susceptibles d’intervenir dans la vie des hommes. Les esprits de la nature (asiè usu) sont des émanations de la déesse terre (Asiè), ils errent partout, du sommet des montagnes jusqu’au fond des vallées, dans les rivières et les grands arbres. Invisibles, imprévisibles, ils prennent parfois une apparence humaine, difforme, laide, velue et sale. Les Baoulés craignent ces créatures extravagantes, au caractère colérique et capricieux. Parfois, les asiè usu s’attachent aux pas d’un homme et tentent de le posséder. C’est pour les en dissuader que les Baoulés sculptent des statues d’une beauté remarquable, destinées à devenir la demeure des asiè usu. La position assise est caractéristique des asiè usu, et suggère le siège sur lequel l’esprit va se poser. Cette statuette d’un grand raffinement présente toutes les caractéristiques d’une beauté idéalisée : visage délicat légèrement projeté en avant, coiffure élaborée. Les sourcils sont en forme de croissant, les yeux entrouverts et les tempes scarifiées. Le nez est fin et la bouche petite, avec des lèvres délicatement ourlées. Le menton arrondi porte une longue barbe tressée, signe de prestige et d’autorité. Sous un cou cylindrique et scarifié, le torse est mince et les mains reposent sur les cuisses. Autour de la taille, une parure de perles de verre. Les surfaces sont soigneusement polies et patinées. L’individu possédé par l’esprit est appelé à exercer les fonctions de devin et à entrer en contact avec l’esprit au cours de séances publiques spectaculaires. Le sculpteur obéit aux injonctions de l’esprit. C’est ce dernier qui détermine l’essence du bois, les détails de la statuette : nature du bois, attitude, détails des scarifications, coiffure. Il est souvent difficile de distinguer les asiè usu des représentations idéalisées des « conjoints mystiques », aussi appelés « époux de l’autre monde ». Dans cet autre monde (le blolo) qu’ils ont quitté au moment de leur naissance, chaque baoulé a une famille et un époux (ou une épouse) susceptible de lui porter préjudice dans sa vie terrestre. Pour s’attirer ses faveurs et calmer ses éventuelles manifestations de jalousie, il commande alors au sculpteur une représentation idéalisée de ce conjoint. Ces statuettes sont de plus petite taille et moins élaborées que les asiè usu. Dimensions : 51 x 14,9 14,5 cm Matériaux et techniques : Bois, crin


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Institution

Musée L
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Collection

Collections permanentes
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Type de ressource
Objet physique
Date de création
1901 - 1990
Auteurs, contributeurs et éditeurs
Baoulé (peuple). Auteur
Thèmes
Art africain, Statue, Sculpture, Matériel d'origine végétale, Bois, Homme, Matériel d'origine animale, Barbe, Nudité, Perle, Objet lié aux coutumes et traditions, Religion primitive, Fétichisme, Animisme, Transformation corporelle
Lieux
Afrique, Afrique centrale, Congo RD
Identifiant de l'objet
MAR-LLN-A332

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